Laurent Dibot : la malice à la pointe du couteau ! 

« Papa, dessine-moi un éléphant... »

Le récit de son parcours aurait pu commencer ainsi, sous le regard attendri de Jade et de Mathis, qui suivent de très près l'evolution artistique de leur papa. Laurent Dibot a toujours aimé dessiner, recherchant l'artiste qui sommeillait en lui, fasciné par le « coup de pinceau » de sa mère.

 

« J'ai tres tôt vissé un chapeau de paille sur ma tête, lnstallé devant un chevalet, un couteau a la main, j'esperais que l'habit ferait le peintre », nous confie-t-il.

 

Puis il a pris des cours, et n'a cessé de se perfectionner, pour marier technique et fantaisie. S'il s'amuse aujourdhui de ses rêves d'adolescent, et de cette quête artistique - voire identitaire - effrénée, c'est bien parce que son talent a pris forme. Parallèlement à une vie professionnelle détachée du monde de l'art, ses toiles trouvent leur place dans les galeries, les salons et autres concours, et rencontrent un large public. Des toiles qui ne laissent jamais indifférent !

 

« Un univers heureux et serein »

 

On sourit, on s'interroge. On se demande à quoi peut bien ressembler l'auteur de cet étrange zoo imaginaire, qui accueillerait des éléphants verts ou bleus, une girafe charmeuse aux longs cils, une autruche au strabisme inquiétant...

Un marais réinventé où un ragondin affichant les dents du bonheur pourrait même croiser, au détour d'une conche, un éléphant en équilibre sur une plate...

 

Cet univers, qu'il dépeint comme « heureux et serein », est évidemment plein d'humour, teinté de la magie de l'enfance. D'ailleurs, ses enfants ne sont

bien loin lorsqu'il s'installe devant sa toile, en plein cœur de la maison. Dans son regard rieur, on sent que la création de ces animaux un peu « dingues » traduit avant tout un état d'esprit, comme si pour lui la vie était une fête permanente, source de toutes les provocations. Glue dire en effet de cet éléphant parti à l'aventure, sur la route de Limoges '? Un théme récurrent qui habite bien des paradoxes. « Solide et fragile, habile et maladroit, rassurant et dangereux, il vehicule aussi des valeurs patriarcales », précise Laurent Dibot. Complicité ou identification ? Allez savoir. « C'est un registre inépuisable mais il m'est nécessaire d'en sortir de temps en temps », avoue-t-il. D'où la naissance inattendue d'une Joconde pour le moins singulière.

 

A travers ce bouillonnement de couleurs, révélant l'effervescence de sa vie et un besoin non dissimulé de reconnaissance, sa quête profonde reste celle, toute simple, d'un certain équilibre.